Dans la Loire, L’atelier Rivat construit le premier hôpital passif
C’est le premier établissement hospitalier passif du département. Ouvert l’an dernier, le centre de dialyse Artic 42 à Saint-Priest-en-Jarez (Loire) témoigne du savoir-faire de l’atelier d’architecture Rivat. Les façades de ce bâtiment de 4200 m² sont majoritairement orientées au sud pour capter un maximum d’apports solaires. L’enveloppe en béton isolée par de la laine de roche à l’extérieur et l’accent mis sur l’étanchéité à l’air, dix fois supérieure à la réglementation, sans effet de paroi froide, apportent un grand confort thermique. La chaleur produite par les générateurs de dialyse est récupérée par un système de ventilation. Six puits de captage géothermique ont été forés à 160 m de profondeur et remontent de l’air à 14 °C, «gratuitement», observe Julien Rivat, dirigeant fondateur de l’agence d’architecture stéphanoise. L’hygiène des salles est améliorée grâce au renouvellement d’air assuré par des centrales double flux dotées de filtres antipollution. Résultat: même si Artic 42 doit utiliser des climatiseurs dans les quatre salles de dialyse pour faire face à la surchauffe d’été, la facture de chauffage et de climatisation est limitée à environ 5000 euros par an. Cette installation a été mise au point par l’atelier d’architecture Rivat en partenariat avec le cabinet spécialisé Heliasol et le bureau d’études de fluides Iltec. Originalité supplémentaire: des murs végétaux courent sur une colonne et deux étages dans ces salles.
Rénovation de l’Hôtel du département
Besoins en chauffage divisés par neuf. Après avoir livré cinq maisons passives en bois et paille à Saint-Etienne, l’atelier d’architecture Rivat a été retenu par le département de la Loire, avec l’atelier des Vergers (cotraitant), pour y mener la plus grande rénovation d’un bâtiment tertiaire en France, qui regroupe, depuis octobre dernier, l’ensemble des services du département.
La structure en béton datant de 1962 a été sauvegardée et isolée par l’extérieur. La monotonie de la trame de l’immeuble a été rompue par l’ajout de boîtes en bois lamellé-croisé (CLT) en porte-à-faux. Les châssis en bois à triple vitrage ont été fabriqués localement par l’entreprise Béal. Sept forages géothermiques ont été réalisés à 100 m de profondeur, et un puits canadien hydraulique rafraîchit naturellement l’air en cas de fortes chaleurs. Les deux chaudières gaz ont été conservées. Des ballons tampons ont été installés pour chauffer les planchers. Les besoins en chauffage ont été divisés par neuf et la consommation attendue réduite à 21,3 kWhep/m², le classement énergétique du bâtiment passant de D à A. En toiture, des panneaux solaires permettent la recharge de véhicules électriques.
Ces deux réalisations démontrent l’expertise en matière de bâtiments passifs de l’atelier d’architecture Rivat, dont plus d’un quart des 25 salariés ont suivi une formation et décroché leur diplôme de concepteur européen PassivHaus (CEPH).
Vincent Charbonnier . Le Moniteur . 10 Janvier 2020