En 2015, dans la région de Bruxelles Capitale, l’intégralité des bâtiments qui sortiront de terre devront être passifs. Une (r)évolution qui se prépare depuis une dizaine d’années et qui a donné lieu à une réappropriation de ce mode constructif par des architectes renommés et créatifs.
Le futur siège de la police de Charleroi, œuvre conjointe de l’Atelier Jean Nouvel et du cabinet MDW Architecture, en est un exemple éloquent.
UNE LEGISLATION ENERGETIQUE QUI REBAT LES CARTES
En 2012, l’annonce de la législation « Bruxelles Passif 2015 », qui impose le standard passif à toutes les nouvelles constructions et rénovations lourdes, a changé la donne architecturale dans la capitale belge.
En faisant de l’efficacité énergétique une exigence relevant du bien public au même titre que la stabilité, l’étanchéité, la santé ou la sécurité, la législation bruxelloise a amené les architectes à s’emparer de ce mode constructif.
Soyons clairs : la modification des habitudes de travail a demandé un temps d’adaptation. Mais des équipes de conception créatives ont profité de l’arrivée de ce nouvel élément pour insuffler un renouveau dans leur processus de conception. Evert Crols, du cabinet B-Architecten, en témoigne : « La construction passive n’hypothèque pas le processus créatif, bien au contraire ! Elle demande une créativité différente qui donne de grandes satisfactions car il faut toujours trouver une « solution » ultime ».
Au total, 800 000m² passifs sont sortis de terre en 10 ans, incluant maisons individuelles, bâtiments éducatifs, salles de sport, et de nombreux immeubles de bureaux (BNP Paribas, Axa, etc.).
UNE TOUR ELLIPTIQUE AU CŒUR D’UN QUARTIER DE BRIQUES TRADITIONNEL
C’est dans ce contexte de renouveau créatif que la ville de Charleroi a confié à l’Atelier Jean Nouvel, allié au cabinet MDW Architecture, l’extension de son hôtel de police. Basé en plein cœur de la ville, le bâtiment s’insère dans le complexe Charleroi Danses, à proximité d’un quartier aux façades historiques de briques rouges.
Le projet s’organise autour d’une tour elliptique de 75 m de haut, qui vient contraster en douceur avec les anciennes écuries de la gendarmerie, dont les deux édifices de briques constituent les ailes de l’hôtel de police.
La tour, de taille volontairement modeste, est habillée de bleu sombre, couleur du logo de police. Sa forme douce, elliptique, doit incarner une image avenante des gardiens de la paix. Visible par-delà les toits des anciens bâtiments, elle a pour ambition de devenir un repère dans la ville.
Afin de lier la tour, élément résolument moderne, et les bâtiments historiques, la place sera pavée de briques rouges, que viendront découper des bandes bleues sombres. Enfin, afin d’augmenter la cohérence avec le Centre chorégraphique voisin, l’abri situé sur la terrasse du toit se fera aussi discret qu’une toile de tente, dans une allégorie à la légèreté des danseurs.
D’une surface totale de 12 500 m², le bâtiment dont le chantier a commencé en 2010, ouvre ses portes ce mois-ci.
RETOUR SUR LA SUCCES STORY DU PASSIF TERTIAIRE BELGE A PASSI’BAT
Comment les architectes se sont-ils emparés d’une contrainte énergétique pour en faire un prétexte à l’aventure créative ? Comment cela impacte-t-il le travail global d’une agence ? Quelles sont les réalisations les plus avant-gardistes et quelles bonnes pratiques retenir ?
Autant de questions qui trouveront leur réponse dans la conférence du 26 novembre au Parc Floral de Paris. Elle sera aussi l’occasion d’examiner en détail d’autres réalisations exemplaires, telles que l’immeuble Tour et Taxi, futur siège de l’administration bruxelloise de l’environnement.
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