S’il y a bien un pays qui reste discret sur la construction passive, c’est l’Angleterre. Pourtant, des constructions passives d’envergure y voient le jour. Car au contraire de ses voisins européens, qui ont commencé par des projets individuels, l’Angleterre voit directement le passif en grand. Focus sur les projets les plus représentatifs de cette ambition.
Agar Grove, à Camden
La résidence d’Agar Grove, bâtie dans les années 60, connaît actuellement une lourde rénovation dans un environnement urbain très dense, au cœur du quartier londonien de Camden.
A terme, 493 logements sortiront de terre, dont 345 seront passifs. A noter que le projet inclut la tour Lulwoth, qui accueille 148 logements. Haute de 18 étages, elle sera rénovée au standard EuroPHit.
Michelle Christensen, du conseil de quartier de Camden, explique le choix du passif : « La simplicité du concept de Bâtiment Passif, le faible besoin de maintenance et le montant réduit des charges pour les locataires sont les forces motrices de cette approche, qui faisait partie des idées de départ pour ce projet. »
Le projet devrait être livré courant 2017.
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Université de médecine, à Leicester
L’université de médecine de Leicester fait 12 000 m² de surface, elle détient le record du plus grand bâtiment passif d’Angleterre, dans la catégorie « non-résidentiel ».
L’un des défis majeurs du projet a été de trouver une centrale de ventilation d’une capacité assez grande pour le bâtiment, de préférence un composant certifié passif par le Passivhaus Institut.
Ce bâtiment a accueilli les quelques 2 000 étudiants et membres du personnel au cours du mois de février 2016, qui étaient auparavant installés dans un bâtiment des années 70, qualifié de « passoire thermique ». Une instrumentation a démarré lors de leur installation et se déroulera sur 3 ans pour vérifier les performances du bâtiment.
Dave Vernon, l’intendant de l’université, revient sur ce déménagement qui bouscule les habitudes : « Notre plus grand défi désormais est d’apprendre aux utilisateurs à bien s’occuper du bâtiment. Pour nous assurer que le confort reste optimal, nous allons former les élèves et le personnel à l’utilisation des persiennes pour créer de l’ombrage et à veiller à éteindre les appareils pouvant générer de la chaleur, ce qui était encouragé dans le bâtiment précédent. »
Vous pouvez visiter ce bâtiment dans le cadre des Journées Portes Ouvertes Maison Passive !
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Eastland Homes, à Manchester
Les deux résidences « Eastland Homes », dans le quartier d’Erneley Close, à Manchester, ont changé du tout au tout. De résidences délabrées, elles sont devenues le fer de lance du bailleur social Eastland.
La rénovation, saluée par une certification EnerPHit, a démarré mi-2013, en site occupé. Les habitants ont alors vu se métamorphoser leur résidence. Fragilisée par de nombreux balcons, l’isolation thermique est de loin le poste qui a été le plus travaillé. Résultat : les factures énergétiques des locataires sont passées de 1 540 £ à 270 £ par an. Le bâtiment a également réduit de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre.
David Williams, directeur général d’Eastland Homes a déclaré : « Cette rénovation a été onéreuse, mais cette résidence était de loin la plus vétuste de notre parc. Il aurait de tout façon fallu un travail considérable pour atteindre un confort tout juste décent. »
Et Phil Summers, directeur de R-gen Developments, maître d’ouvrage du projet, d’ajouter : « Le monde a changé depuis l’époque où un locataire pouvait seulement espérer avoir un logement décent. »
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Centre d’archivage, à Hereford
Quoi de mieux qu’un bâtiment à la température et au niveau d’humidité stable pour accueillir des archives ? C’est pour cela que la ville d’Hereford a fait le choix du passif pour son centre d’archivage.
Le bâtiment de 3 350 m² héberge sur deux étages des archives archéologiques, historiques et biologiques venant de tout le comté.
Le choix du passif s’est imposé naturellement, comme témoigne Mark Barry, l’architecte du projet : “Nous avons passé en revue des centres d’archivages notables et nous avons découvert qu’ils n’étaient pas seulement onéreux à construire mais aussi très coûteux à faire fonctionner : certains avaient des factures énergétiques allant de 80 000 à 100 000 £ par an. En parlant aux gestionnaires des installations, nous avons remarqué qu’un grand nombre d’entre-eux avaient connus des problèmes, telles que des installations trop souvent en surchauffe. Parfois, certains centres ont dû être vidés, car la température intérieure était trop élevée. »
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Centre religieux, à Sheffield
« Un accueil chaleureux ». C’est le mot d’ordre avec lequel le cabinet d’architecture Architype a travaillé le projet de Christ Church Central pour la ville de Sheffield. Une fois encore, le passif semble être parfaitement adéquat aux attentes du maître d’œuvre.
Centre religieux destiné à accueillir les gens n’allant pas d’ordinaire à l’église, le bâtiment devait respecter d’autres points dans sa conception : pouvoir recevoir un grand nombre de gens dans le hall, avoir un large spectre de flexibilité, incarner un impact durable (en termes de consommation d’énergie, de maintenance et de matériaux) et tirer le meilleur parti d’un emplacement en plein centre-ville de Sheffield.
Le projet est en cours de réalisation. Retrouvez plus d’informations en cliquant ici.