Achevé en 2012 par le cabinet d’architecture Jórunn Ragnarsdóttir, le Musée des Beaux Arts de Ravensburg (Allemagne) s’est révélé être un véritable défi technique et architectural. Il fallait en effet répondre aux spécificités techniques liées à la conservation des œuvres, tout en intégrant le musée dans le paysage urbain.
Créer un environnement optimal pour les œuvres
Les architectes de Jórunn Ragnarsdóttir ont répondu avec brio à la double contrainte de fragilité des œuvres (conservation) et de mise en lumière (exposition) imposée par la fonction de l’établissement. Comment ? En utilisant des fenêtres triple vitrage au cadre en bois (Uw=1,04W/(m²K) et un éclairage basse consommation.
Ils ont de cette manière pu atteindre une demande de chauffage de 15kWh/(m²an), et une consommation énergétique globale de 122kWh/(m²an) pour ce bâtiment de 1288 m².
À prendre en compte également une isolation extérieure de 24 cm pour les cavités des murs et de 30 cm pour les voûtes du toit.
L’intégralité des composants utilisés sont certifiés Bâtiment Passif®, limitant la marge d’erreur… à l’exception de la porte tournante, une première en architecture passive ! Les ouvertures dans le toit ont représenté un challenge à part entière : elles ont été optimisées en terme d’isolation et d’étanchéité à l’air (Uw=1,1W/(m²/K), verre de sécurité). Le bâtiment dans son ensemble bénéficie d’une étanchéité de n=0,30 h.
Le chauffage est quant à lui assuré dans tout le bâtiment via des dalles de béton diffusant la chaleur produite par une pompe à chaleur géothermique, ainsi qu’à une pompe à chaleur à absorption gaz.
Insérer le bâtiment dans son écosystème, un quartier historique
Lors de la conception du bâtiment, il a fallu prendre en compte le caractère historique de la ville. Afin de ne pas contraster avec le quartier, il était nécessaire de ne pas conférer au musée une architecture trop résolument moderne, sans pour autant lui donner un aspect vieux de plusieurs siècles.
Les architectes ont opté pour une architecture sobre, privilégiant les formes rectangulaires, tout en donnant au bâtiment un toit voûté. Le toit comme les façade ont reçu un habillage en briques recyclées, dont l’aspect s’inscrit parfaitement dans l’esprit du quartier.
Ces choix ont valu au projet, non seulement d’être nommé lauréat de la catégorie Bâtiment Tertiaire des Passive House Awards, mais également de remporter le Deutschen Architekturpreis 2013.
Plus d’informations techniques sur passivehouse-database.org.
Rendez-vous jeudi prochain pour découvrir notre dernier lauréat, de la catégorie Bâtiment collectif : les logements de Boyen Street, à Berlin (Allemagne).