Avec la réglementation thermique 2012, le test d’infiltrométrie est devenu incontournable pour les bâtiments qui recherchent l’efficacité énergétique. C’est en effet le seul moyen de contrôler la continuité du plan d’étanchéité à l’air. Très répandue aujourd’hui, on peut malgré tout identifier pour cette pratique, des particularités propres aux bâtiments passifs.
Par exemple en RT2012, seul le test final est obligatoire. Dans le contexte des bâtiments passifs, où le niveau de performance recherché est 5 fois plus élevé que cette réglementation ne l‘exige, il est indispensable d’évaluer l’étanchéité à l’air au moins deux fois, par le test de la porte ou « test de pression ».
Le premier test est effectué quand le bâtiment est en cours de réalisation. À ce stade, le plan d’étanchéité à l’air est encore accessible, les fuites détectées peuvent être colmatées. Le second est réalisé en fin de chantier pour s’assurer qu’à la livraison du bâtiment, l’objectif a été atteint.
Procédure classique du test d’infiltrométrie
Afin de réaliser un test d’infiltrométrie, il faut tout d’abord préparer le bâtiment. C’est-à-dire, obturer les ouvertures sur l’extérieur. Ensuite le matériel requis est le suivant :
- Une porte soufflante
- Un ventilateur
- Une jauge de pression
La porte soufflante est positionnée avec son ventilateur dans une ouverture du bâtiment, si possible sur une fenêtre plutôt que sur une porte d’entrée. Quand tout est en place, on applique une différence de pression entre l’intérieur du bâtiment et l’extérieur.
On crée alors une dépression en extrayant l’air du bâtiment, ou bien on crée une pression comme si l’on gonflait le bâtiment. S’il y a des trous dans l’enveloppe étanche, cette différence de pression va les mettre en évidence car l’air passera justement par ces endroits.
C’est alors le moment de rechercher les fuites que l’on peut localiser de 3 façons différentes :
- À la main
- Avec un thermo-anémomètre
- Avec un appareil à fumée
On peut également les quantifier pour obtenir le taux de renouvellement d’air. Le fameux n50.
Et en Passif, c’est pareil ?
Vous vous en doutez, l’exigence passive se retrouve également dans cette phase de test.
On dénombre donc 7 points spécifiques aux bâtiment passifs pour compléter le test standard :
- Le premier point se situe en phase de préparation du chantier pour le test final. Contrairement aux bâtiments réglementaires où l’ensemble des bouches d’extraction et de soufflage doivent être obturées, en passif seules l’entrée et la sortie de la ventilation double flux sont obturées car les fuites de la centrale sont déjà prises en compte dans le bilan énergétique.
- Le volume utilisé pour calculer le n50 est le volume visible et non le volume crée par le plan d’étanchéité à l’air.
- Le test s’effectue en pression ET en dépression. Pour les bâtiments réglementaires c’est l’un ou l’autre qui est simplement exigé. En passif, les deux résultats et leur moyenne sont indispensables.
- On effectue une recherche de fuites en dépression car ces dernières sont plus faciles à détecter de cette façon.
- Rigueur et minutie sont impératives dans la recherche de fuites même si le résultat est conforme à l’exigence passive. Ceci est surtout vrai pendant le test en cours de chantier. En effet un trou généré par une vis enlevée ou par une agrafe détachée, doit impérativement être réparé.
- On teste l’enveloppe du bâtiment complet. Par exemple dans le cadre de logements collectif, on teste le bâtiment dans son ensemble et non pas chaque logement qui le compose.
- On utilise un nombre réduit de ventilateurs afin de réaliser la mesure. Du fait de la performance élevée en l’étanchéité à l’air, un seul ventilateur suffira à tester un bâtiment passif de 20 000 m3.
Nous vous recommandons de vous assurer que la personne en charge de réaliser le test d’infiltrométrie est bien au fait de ces particularités si le bâtiment souhaite atteindre l’objectif de la labellisation Bâtiment Passif.
Source : Véronique Boehm. Mooc Bâtiment Passif et Bas Carbone