La piscine municipale passive de Lünen (région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie) fait partie des bâtiments passifs exemplaires à plusieurs titres. D’une, il s’agit d’une piscine couverte, conçue et bâtie selon les principes passifs ; de l’autre, il s’agit du premier projet de piscine passive au monde.
Son instrumentation détaillée fera l’objet d’une présentation lors de la 18e conférence internationale du Passivhaus Institut, en avril, à Aix-La-Chapelle.
Un projet pionnier
Le projet a été initié en février 2009, sous le haut patronage du docteur Wulf Grimm, directeur du service de technique environnementale de la Fondation fédérale allemande de l’environnement. La conception s’est appuyée sur une étude préalable du Passivhaus Institut, en raison du caractère inédit du projet. Les données apportées par cette étude préalable ont autant influencé l’architecture que l’équilibre énergétique du bâtiment.
Par exemple, les coins et arêtes des bassins ont été pensés pour éviter les éclaboussures et donc les pertes d’eau. Le bâtiment est orienté au sud et les bassins sont bâchés la nuit afin de réduire au maximum les déperditions de chaleur.
Des équipements de haute performance
Cette piscine passive, appelée « Lippe-Bad », a ouvert ses portes en septembre 2011. Elle compte 5 bassins différents : un bassin exclusivement dédié à l’accueil scolaire, un réservé à l’entraînement sportif, un bassin d’eau chaude et bouillonnante, un bassin de 25 m de long pour la nage exclusivement et un dernier réservé aux enfants.
Quatre centrales de conditionnement de l’air de la marque ThermoCond, spécifiquement développées pour les piscines, ventilent, déshumidifient et chauffent un total de 50 400 m3 d’air par heure. L’échangeur de chaleur, au lieu de faire un échange entre deux flux d’air, fait ici l’échange entre l’eau à évacuer de la piscine et celle à injecter dans les bassins. L’humidité de l’air est légèrement augmentée afin de moins chauffer le bâtiment ; et l’alliance entre la forte isolation et le triple vitrage permettent de réduire la condensation dans la structure.
De bons résultats
L’instrumentation de ce complexe sportif a démarré en mars 2012, pour une durée d’un an. Cette instrumentation a enregistré tous les flux d’énergie circulant à l’intérieur du bâtiment, pour les analyser.
Comme c’est bien souvent le cas pour les nouvelles constructions, la période d’instrumentation a également servi à affiner les paramétrages des systèmes en place dans le complexe sportif.
Néanmoins, les résultats de l’instrumentation sont à la hauteur des études préalables et des espérances des concepteurs : pour une surface totale de bassin de 850 m², le besoin de chauffage est de 1 189 kWh/(m².a) et de 718 kWh/(m².a) pour les besoins en électricité. A noter que 12 % de la consommation en électricité provient de panneaux photovoltaïques.
Aller plus loin
Le futur du complexe sportif de « Lippe-Bad » s’annonce sous les meilleurs auspices car cette instrumentation ouvre la porte à l’optimisation des besoins énergétiques du bâtiment. En effet, le système contrôlant le filtrage de l’eau n’était pas opérationnel pendant une majeure partie de l’instrumentation. D’autres ajustements permettraient de réduire les besoins en électricité.
Une autre piscine passive a été conçue à la même période ; il s’agit de la piscine « Bambados », dans la ville de Bamberg. Ces deux projets « pilotes » nous prouvent que, pour des bâtiments aussi gourmands en énergie que sont les piscines, le standard passif est un modèle qui fait amplement ses preuves pour le futur.
D’autres infos sur le site de la piscine (en allemand)