25° chez soi quand il fait 33° dehors… ça fait envie, non ? C’est la chance qu’a Pierre Leriche, heureux propriétaire d’une maison passive en Isère. Malgré l’idée reçue selon laquelle les bâtiments passifs seraient trop chauds l’été, le passif est au contraire un concept de construction conçu pour optimiser les apports en chaleur et empêcher toute déperdition, été comme hiver.
Mais alors comment faire baisser la température sans systématiser l’apport d’un climatiseur ? Et comment expliquer que l’étanchéité à l’air et l’isolation renforcée n’entrainent pas de surchauffe ?
Nous apportons des éléments de réponses à ces différentes questions et nous vous faisons donc partager l’expérience de la famille Leriche qui se réjouit d’avoir cédé à l’appel du passif.
SUBIR LES CHALEURS D’ÉTÉ, C’EST FINI !
M.Pierre Leriche nous livre ses impressions, sur le premier été passé par sa famille dans leur nouvelle habitation en cours de certification à Romans-sur-Isère.
« Tout d’abord un peu d’historique. Nous vivons à Romans-sur-Isère depuis février 2014, et nous occupions précédemment un appartement construit en 2006 exposé est/ouest en R+1. L’été, nous avions du mal à conserver une température supportable, malgré les occultations aux fenêtres. La température dans les chambres à l’ouest montait régulièrement à 28-30°C.
Depuis mai 2018 et la mise en service de notre VMC dans la maison que nous habitons aujourd’hui, nous ne subissons plus les chaleurs de l’été. Nous occultons comme à notre habitude les ouvertures est et ouest en fonction du soleil, même si pour l’instant les volets sud ne sont pas encore posés. La température de la maison reste néanmoins stable avec +1°C dans la journée, aussitôt perdu la nuit avec une ventilation nocturne. Alors que la température extérieure varie entre 18°C et 33°C depuis le début de l’été, la maison oscille entre 25°C et 26°C. Nous pourrons certainement gagner un peu avec les volets sud au R+1, surtout en intersaison avec un soleil plus bas.
En définitive pour le moment, nous sommes très contents du comportement de la maison qui est simplement bien isolée, étanche à l’air, et dispose d’une VMC double flux certifiée passive très performante, ainsi que d’une petite batterie de réchauffage pour l’hiver, et c’est tout ! Pas besoin de climatisation, de plancher chauffant ou de poêle à bois ! »
M. Leriche et bien d’autres ouvriront leurs maisons pour les Journées Portes Ouvertes Maison Passive. Vous aussi participez à cet événement en inscrivant votre bâtiment !
Et si vous n’êtes pas encore occupant d’une maison passive, À vos agendas ! Et rendez-vous les 9, 10 et 11 novembre pour en visiter une près de chez vous ! Consultez notre liste évolutive des bâtiments à visiter.
CONFORT D’ÉTÉ : UNE FACETTE DU PASSIF ENCORE MÉCONNUE
Un bâtiment passif bien conçu n’est donc pas « trop chaud » l’été ! Au contraire, moins sensible aux variations de températures, il est même plus frais qu’un bâtiment traditionnel.
3 grands principes contribuent au confort estival :
- Une enveloppe fortement isolée. En réduisant les échanges thermiques entre intérieur et extérieur, cette enveloppe diminue la propagation de la chaleur en provenance de l’extérieur.
- Une étanchéité à l’air irréprochable. De la même manière que pour l’isolation, en ne laissant pas pénétrer l’air chaud dans le bâtiment, une étanchéité sans ponts thermiques contribue à tenir basse la température intérieure.
- Une ventilation à échangeur de chaleur. Il est possible d’utiliser la VMC comme système de refroidissement : la fraîcheur de l’air intérieur sortant est communiquée à l’air extérieur, chaud, avant que celui-ci ne pénètre entre les quatre murs.
- En outre, une ventilation naturelle nocturne (ouvrir les fenêtres la nuit pour rafraîchir) reste une solution d’appoint tout à fait envisageable. Il peut être pertinent de procéder à une surventilation de nuit remplacer, le plus rapidement et le plus complètement possible, l’air d’un local par de l’air extérieur. Il s’agit alors d’évacuer les surchauffes dues aux apports internes ou simplement de rafraîchir l’ambiance intérieure si l’air extérieur est plus frais.
Enfin, un puits canadien peut intervenir en remplacement de la climatisation dans les régions où la température est la plus élevée. C’est notamment le cas de la maison passive Baytna, au Qatar, ou plus près de chez nous de la villa bioclimatique de Mouans-Sartoux.
LABELLISATION : LA GARANTIE D’UNE SURCHAUFFE LIMITÉE
Si la labellisation est surtout connue comme garante de l’efficacité énergétique du bâtiment, elle s’intéresse aussi fortement aux problématiques de confort.
En effet, un critère spécifique existe pour se prémunir contre les surchauffes estivales. Ainsi, la température ne doit pas dépasser 25°C plus de 10% de l’année pour obtenir la labellisation, mais il est tout de même recommandé de viser une fréquence de surchauffe de 5% sur l’année.
Évidemment, cet objectif sera plus ou moins facile à atteindre selon la région. Dans le nord-ouest de la France par exemple, il serait tout à fait envisageable d’arriver à 0% de surchauffe au-dessus de 25°C sur l’année. Au contraire dans les régions de bords de mer, l’apport d’un déshumidificateur est souvent plus important que celui d’un climatiseur. Dans l’intérieur des terres, à partir du moment où toutes les ressources du confort passif d’été (ombrages, brises soleils orientables, casquettes, stockage de la fraîcheur nocturne, surventilation lorsque c’est possible) ont été épuisées, il se peut que le besoin d’un recours à la climatisation se fasse sentir. Mais c’est une solution de dernière extrémité.
Vous l’aurez compris, ce critère est donc extrêmement dépendant du territoire sur lequel se trouve le bâtiment passif, mais il reste une garantie de confort très rare dans le domaine de la certification du bâtiment. Maintenant vous n’avez plus qu’à tester, vous nous en direz des nouvelles !